Notre famille a commencé la rénovation de cette bâtisse du 13 ème siècle en 1987. Après son acquisition auprès de la commune, les travaux ont commencé pour durer une vingtaine d’années, tout a été refait par mon père et mon oncle, seuls les murs extérieurs et quelques uns intérieurs ont été conservés ainsi que les charpentes et les tomettes d’origines.
De gros platanes, deux fois plus hauts que la bâtisse se trouvaient au niveau de la terrasse. Ils ont dû être coupé pour empêcher les racines de continuer à s’introduire par le sol.
Le hasard a fait que bien des années avant, l’arrière-grand-père de ma mère a vécu et travaillé pour le châtelain ici même en tant que régisseur.
C’est avec beaucoup d’affection que nous continuons tous ensemble à entretenir ces lieux et à faire vivre cet établissement, symbole de notre histoire familiale.
Le château rectangulaire, en pierre, bâti sur un large plateau possède aux quatre angles des tourelles rondes avec une tourelle supplémentaire plus maigre sur la face nord-ouest.
La tourelle de l’angle Est part en encorbellement, les autres partent du fond. L’entrée principale se situe sur la face nord-est, ouverte sur une grande cour avec un bassin circulaire qui orne la partie centrale.
La façade sud-est est agrémentée d’un jardin. Les baies, portes et fenêtres ont toutes été remaniées. Des communs très spacieux (mais modernisés) sont reportés au nord-est, au-delà de la cour et entourent une deuxième cour.
Le décors du plafond dans la tour voisine a perdu sa disposition et sa lisibilité d’origine. On peut toutefois reconnaître au centre une représentation d’Apollon assis, tenant de sa main gauche une couronne métallique tandis que sa main droite levée tient une couronne de laurier effacée. Il est entouré par trois personnages féminins et des débris qui devraient appartenir aux muses présentées dans des cadres octogonaux. Un des personnage pourtant est énigmatique car il s’agit d’une jeune fille qui paraît faire des bulles de savon avec la pipe en bois qu’elle tient de sa main droite. Son air réjoui accentue son aspect juvénile et contraste avec la signification habituelle des bulles de savon qui symbolise la destinée humaine et nos fins dernières, symbolisme surprenant dans un contexte des muses mais tout à fait dans la mentalité du XVè siècle et suggéré par les costumes des personnages.
Dans la cour, on pouvait voir des dalles aux inscriptions en latin devenues quasiment indéchiffrables de nos jours. Ce sont des plaques commémoratives des grands travaux d’adduction d’eau exécutés du temps de Jean de Gua en 1724.
« Celle qui jaillit à l’étable
dessert cellier et jardin
s’écoule précipitamment
de dessous le marbre
c’est l’eau en abondance »
L’entrée principale, située au milieu, donne directement accès à l’escalier à volées parallèles séparées par un mur d’échiffre plein
On observe des arcs transversaux en plein cintre sans décors. Les dessous des marches sont arrondis en quart-de-rond. cet escalier dessert les trois étages.